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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/558

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raires ; de déférer et faire connoître ceux qui seront ainsi mal affectionnés, même de nous joindre, si besoin est, à la poursuite qui sera faite contre eux, pour en ordonner ensuite la punition exemplaire. De n’avoir aucune volonté de retourner à la cour, que lorsque le Roi, notredit seigneur et fils, nous l’ordonnera, désirant, non-seulement en cela, mais en toutes autres choses, observer religieusement ses commandemens. Que si nous avons souhaité avec passion ce voyage, ç’a été pour avoir l’honneur de le voir, et pour lui faire connoître, par nos déportemens pleins de respect et d’obéissance, que l’on nous avoit blâmée sans sujet, n’ayant eu aucun désir de nous mêler d’affaires, comme l’on l’avoit voulu faire accroire au Roi, notredit seigneur et fils, qui doit régner seul, et qui peut, par sa prudence mieux que par l’entremise de qui que ce soit, gouverner son État avec la justice et réputation qui y est requise, reconnoissant que les bonnes qualités et inclinations qu’il y avoit dès son jeune âge, nous avoient été autant de promesses des effets qu’il y fait reluire de sa prudente conduite. Nous finirons par une vérité tirée de notre cœur, qui est que si la conservation du Roi, notredit seigneur et fils, dépendoit de notre perte, nous y consentirions, pour lui témoigner que nous l’honorons plus que nous ne nous aimons nous-même. Et afin que cette déclaration puisse être notoire à un chacun, nous avons convenu qu’il en soit expédié plusieurs copies, pour être publiées si notredit seigneur et fils le désire. Fait à Blois le troisième jour de novembre 1618. »