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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/64

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nent des résolutions contraires à ceux qui les ont précédés, pour décrier leurs personnes ; ce qui apporte un changement notable à l’État : et qui plus est, le malheur de leurs prédécesseurs leur donnant lieu de croire qu’il y a peu de sûreté dans l’esprit de leur maître, il est à craindre qu’ils ne fassent des cabales pour trouver en icelles la protection qu’ils doivent attendre de sa bonté et de leurs services.

Le second, qu’elle ne se laissât pas gouverner à des étrangers, et surtout qu’elle ne leur donnât point de part à la conduite de ses États, parce que tel procédé lui aliéneroit les cœurs des Français, vu que, quand même telles gens seroient capables de connoître les vrais intérêts de la France, et assez gens de bien pour les procurer, ils ne seroient jamais estimés tels.

Le troisième, qu’elle maintînt les parlemens en l’autorité qui leur appartenoit de rendre la justice au tiers et au quart ; mais qu’elle se donnât bien garde de leur laisser prendre connoissance du gouvernement de l’État, ni faire aucune action par laquelle ils pussent séparément autoriser la prétention imaginaire qu’ils avoient d’être tuteurs des rois ; qu’il avoit eu plusieurs disputes avec eux, qu’en cela il n’avoit pas été plus heureux que ses prédécesseurs, et qu’elle ni son fils ne le seroient pas davantage.

Le quatrième, qu’elle ne prît point conseil de ses passions, ni ne formât aucune résolution pendant qu’elle en seroit préoccupée, parce que jamais personne ne s’en étoit bien trouvé, ce qu’il savoit par sa propre expérience.

Le cinquième, qu’elle traitât bien les jésuites, mais eu empêchât, autant qu’elle pourroit, l’accroisse-