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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/66

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sujets sont dispensés d’obéir à leur prince lorsqu’il les veut empêcher de professer la vraie religion.

Le sixième, de ne point avantager les grands en ce en quoi le service du Roi peut recevoir préjudice, et son autorité diminution ; mais qu’ès choses indifférentes et qui ne peuvent être de cette conséquence, elle fût soigneuse de les contenter, de crainte que ses refus peu nécessaires n’altérassent leur affection, et que, quand ils verroient qu’il n’y auroit rien à espérer pour eux, il n’y eût beaucoup à craindre pour l’État.

Enfin que tôt ou tard elle seroit contrainte d’en venir aux mains avec les huguenots, mais qu’il ne falloit pas leur donner de légers mécontentemens, de crainte qu’ils ne commençassent la guerre avant qu’elle fût en état de l’achever. Que pour lui il en avoit beaucoup souffert parce qu’ils l’avoient un peu servi, mais que son fils châtieroit quelque jour leur insolence.

Lorsqu’il parloit du mariage du Roi son fils, il estimoit toujours que le plus avantageux qu’on pût faire étoit l’héritière de Lorraine, si le duc n’avoit point d’autres enfans ; ajoutant que ce lui seroit un grand contentement de voir que ce royaume fût agrandi des dépouilles dont il avoit reçu des maux indicibles.

Il témoignoit souvent être du tout éloigné de marier sa fille aînée au roi d’Espagne, qui depuis l’a épousée ; alléguant pour raison que la disposition de ces deux États étoit telle, que la grandeur de l’un étoit l’abaissement de l’autre ; ce qui rendant l’entretien d’une bonne intelligence entre eux du tout impossible, les alliances étoient inutiles à cette fin entre les deux