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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/73

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grand et considérable cardinal ; qu’ayant cent mille écus de rente en bénéfices, il pourroit servir utilement à Rome, où il falloit une personne de cette qualité pour y maintenir les affaires de France avec éclat, et y soutenir dignement la qualité de protecteur, dont il vouloit qu’il fît les fonctions.

Il ajouta aussi que son dessein étoit de marier mademoiselle de Vendôme[1] avec le duc de Montmorency ; que ses premières pensées avoient été de la donner au marquis de Rosny sur la proposition que lui en avoit faite le cardinal du Perron, l’assurant que, par ce moyen, il se feroit catholique ; mais que Dieu en avoit disposé autrement. Qu’il avoit eu autrefois quelque envie de la donner au duc de Longueville ; qu’il en avoit été passé un contrat entre sa mère et la duchesse de Beaufort ; mais qu’ils témoignoient en cette maison faire si peu d’état de cette alliance, qu’il n’y pensoit plus en aucune façon ; que le duc de Montmorency, à qui il la destinoit, étoit bien fait et témoignoit avoir beaucoup de cœur ; qu’il avoit en horreur l’héritière de Chemilly, tant il désiroit avoir l’honneur d’être son beau-fils.

Qu’il ne lui parloit point de sa fille de Verneuil[2], parce qu’il savoit bien qu’il la destinoit au fils aîné de Créqui, son petit-fils, auquel il vouloit faire tomber le gouvernement de Dauphiné, s’assurant qu’il seroit bien aise de le voir gouverneur en chef d’une province dont il n’avoit été que lieutenant de roi.

Après tout ce discours, il lui fit connoître qu’il en

  1. Catherine-Henriette, mariée à Charles de Lorraine, duc d’Elbeuf.
  2. Gabrielle-Angélique, fille naturelle de Henri iv et de madame de Verneuil, mariée au duc d’Epernon.