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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/89

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Que les rois mêmes à qui la couronne tomboit sur la tête en bas âge, ne se déclaroient jamais majeurs qu’en faisant la première action de leur majorité dans leur parlement ;

Enfin que le Roi, accompagné de la Reine sa mère et de tous les grands qui étoient lors auprès de lui, ayant été, le lendemain du malheur qui lui étoit arrivé, en son parlement, pour y déclarer, comme il avoit fait séant en son lit de justice, que, suivant l’intention du feu Roi son père, sa volonté étoit que la Reine sa mère eût la régence de son royaume, il n’y avoit rien à redire à ce qui s’étoit passé.

Cependant, sans s’amuser au mécontentement et aux plaintes de M. le comte, la Reine fait voir que, si jusques alors elle ne s’étoit mêlée des affaires, ce n’étoit pas qu’elle n’en eût la capacité, puisqu’elle prend en main le gouvernement de l’État pour conduire ce grand vaisseau, jusques à ce que le Roi son fils pût ajouter le titre et l’effet de pilote à celui que sa naissance lui donnoit d’en être le maître. Considérant que la force du prince est autant en son conseil qu’en ses armes, pour suivre en tout ce qui lui seroit possible les pas du feu Roi son seigneur, elle se sert de ceux qu’elle trouve avoir été employés par lui au maniement des affaires, et continue auprès de la personne du Roi son fils tous ceux qui avoient été choisis pour son institution par le Roi son père.

Les prières publiques sont faites par toute la France pour celui qu’elle avoit perdu ; on en fait de particulières au Louvre ; la Reine y vaque si assidument, que ce sujet, sa douleur, et les soins qu’elle prend de