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confesser qu’en ce que dessus il y a beaucoup de choses étranges dont nous voyons les effets et en ignorons la cause. Vrai est que, si la fin nous en est inconnue, nous savons bien que Dieu, qui tient en main le cœur des rois, n’en laisse jamais la mort impunie. Qui fait ses volontés a part à sa gloire ; mais qui abuse de sa permission n’échappe jamais sa justice, comme il appert en la personne de ce malheureux, qui meurt par un genre de supplice le plus rigoureux que le parlement ait pu inventer, mais trop doux pour la grandeur du délit qu’il a commis.

Tant de pronostics divers de la mort de ce prince, que j’assure être véritables pour avoir eu le soin de les éclaircir et justifier moi-même, et la misérable et funeste fin qui a terminé le cours d’une si glorieuse vie, doivent bien donner à penser à tout le monde.

Il est certain que l’histoire nous fait voir que la naissance et la mort des grands personnages est souvent marquée par des signes extraordinaires, par lesquels il semble que Dieu veuille, ou donner des avant-coureurs au monde de la grâce qu’il leur veut faire par la naissance de ceux qui les doivent aider extraordinairement, ou avertir les hommes qui doivent bientôt finir leur course d’avoir recours à sa miséricorde lorsqu’ils en ont plus de besoin.

Je m’étendrois au long sur ce sujet, digne d’un livre entier, si les lois de l’histoire ne me défendoient d’y faire le théologien autrement qu’en passant. Il est raisonnable de se resserrer dans la multitude des considérations que ce sujet fournit, mais non pas de passer sans considérer et dire que ceux qui reçoivent les plus grandes grâces de Dieu en reçoivent souvent