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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 44.djvu/13

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sur le cardinal de retz.

tion, et les grands pour l’ambition et le courage. »

Les deux auteurs donnent à peu près les mêmes détails sur l’exécution du complot : seulement l’abbé de Gondy cherche à justifier son héros des lâches perfidies dont il se rendit coupable, afin de tromper la surveillance des Doria. On connoît le résultat de cette entreprise, qui échoua par un accident imprévu arrivé au comte de Fiesque, dans le moment où son triomphe sembloit assuré. Chacun des historiens tire de cet événement extraordinaire une conclusion conforme à ses principes. Voici celle de Mascardi :

« Telle fut la fin de la conjuration tramée par le comte de Fiesque. Quand même elle auroit réussi, il y a lieu de croire que ce seigneur n’auroit pas joui long-temps du fruit de ses forfaits. » L’auteur entre dans d’assez longs détails sur les dispositions du peuple de Gênes, très-opposées au système tyrannique que vouloient établir les conjurés ; puis il ajoute : « Je pense donc que Fiesque seroit peut-être parvenu à saccager la ville, à l’aide des scélérats que Verrina avoit engagés à son service ; qu’il auroit pu ruiner plusieurs familles, et exercer sur ses ennemis d’horribles vengeances, mais je ne puis me figurer qu’en détruisant la liberté de sa patrie il eût réussi à se maintenir sur le trône : à moins que les Génois ne fussent devenus assez aveugles et assez insensés pour user d’un remède beaucoup plus funeste que les maux dont ils pouvoient avoir à se plaindre. »

La conclusion de l’abbé de Gondy est entièrement opposée ; et loin de prévoir, comme le fait sagement l’historien italien, les suites terribles de l’entreprise