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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 44.djvu/21

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plus élevé des caractères. Nous vous avons représente avec respect l’obligation que vous avez, et par les intérêts de votre couronne et par ceux de votre conscience, de conserver avec soin, de protéger avec vigueur les droits du clergé de France, qui sont les monumens les plus illustres et les plus glorieux de la piété et de la prudence de vos ancêtres. »

Le coadjuteur passe ensuite rapidement sur quelques points qui lui semblent de peu d’importance : il dit un mot des protestans, dont il demande qu’on déconcerte les entreprises ; il s’élève contre les duels, quoiqu’il ait souvent pris part à ces sortes de combats : il se plaint des appels comme d’abus, qui sont, dit-il, un attentat contre la juridiction ecclésiastique. Mais il réserve toute la vigueur de son éloquence pour prouver que le clergé, dont, selon lui, les revenus sont insuffisans, ne doit être assujetti à aucune contribution.

« L’Église, s’écrie-t-il, n’est point tributaire : sa seule volonté doit être la règle de ses présens ; ses immunités sont aussi anciennes que le christianisme ; ses privilèges ont percé tous les siècles, qui les ont respectés : ils ont été établis et continués par toutes les lois royales, impériales, canoniques : leurs infractions ont été frappées d’anathêmes dans les conciles. Depuis le martyre de saint Thomas de Cantorbéry, mort et canonisé pour la conservation des biens temporels de l’Église, c’est une impiété qui n’a point de prétexte, que de ne pas les mettre au rang des choses les plus sacrées : ils sont comme de l’essence de la religion, puisqu’ils soutiennent

2.