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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 44.djvu/239

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DU CARDINAL DE RETZ. [1648]

le président de Maisons, son frère, dans la surintendance des finances : et comme il s’étoit donné une grande croyance dans l’esprit de Broussel, simple et facile comme un enfant, l’on a cru (et je le crois aussi) qu’il avoit pensé dès les premiers mouvemens du parlement à pousser et à animer son ami, pour se rendre considérable par cet endroit auprès des ministres.

Le président Viole étoit ami intime de Chavigny, qui étoit enragé contre le cardinal, parce qu’ayant été la principale cause de sa fortune auprès du cardinal de Richelieu, il en avoit été cruellement joué dans les premiers jours de la régence. Et comme ce président fut un des premiers qui témoigna de la chaleur dans son corps, on soupçonna qu’elle lui fut inspirée par Chavigny. Mais n’ai-je pas eu raison de vous dire que ce grain étoit bien léger ? Car, supposé même qu’il fût aussi bien préparé que toute la défiance se le peut figurer (dont je doute fort), qu’est-ce que pouvoient faire dans une compagnie composée de plus de deux cents officiers, et agissant avec trois autres compagnies où il y en avoit encore presque une fois autant ; qu’est-ce que pouvoient faire, dis-je, deux des plus simples et des plus communes têtes de tout le corps ? Le président Viole avoit été toute sa vie un homme de plaisir et de nulle agitation, point appliqué à son métier. Le bonhomme Broussel avoit vieilli entre les sacs, dans la poudre de la grand’chambre, avec plus de réputation d’intégrité que de capacité. Les premiers qui se joignirent le plus ouvertement à ces deux hommes furent Charton, président aux requêtes, un peu moins que fou, etBlancménil, président aux enquêtes. Vous le connoissez :