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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 44.djvu/386

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[1649] MÉMOIRES

cour vit que le premier président et ses collègues avoient demandé escorte pour revenir à Paris, elle se radoucit ; M. le duc d’Orléans envoya quérir monsieur le premier président et le président de Mesmes. On chercha des expédiens, et l’on trouva celui de donner deux députés de la part du Roi, et deux de la part de l’assemblée, qui conféreroient dans une des chambres de M. le duc d’Orléans sur les propositions qui seroient faites de part et d’autre, et qui en feroient après le rapport aux autres députés, et du Roi et des compagnies. Ce tempérament, qui ne sauvoit pas au cardinal le chagrin de n’avoir pu conférer avec le parlement, et qui l’obligea de quitter Ruel et de s’en retourner à Saint-Germain, fut accepté avec joie.

Je vous marquerai les principales délibérations que l’on fit dans le cours de la conférence, et je les mêlerai par l’ordre des jours dans la suite de celles du parlement, avec les autres incidens qui se trouveront avoir du rapport avec les unes et les autres.

Ce même jour 5 mars 1649, don Francisco Pizarro, second envoyé de l’archiduc, arriva à Paris avec les réponses que lui et le comte de Fuensaldagne faisoient aux premiers députés de don Joseph d’Illescas, avec un plein pouvoir de traiter avec tout le monde, et une instruction de quatorze pages de petite lettre pour M. de Bouillon, outre une lettre de l’archiduc fort obligeante pour M. le prince de Conti, et un billet pour moi très-galant, mais très-substantiel, du comte de Fuensaldagne. Il portoit que « le Roi son maître me déclaroit qu’il ne se vouloit point fier à ma parole, mais qu’il prendroit toute confiance en celle que je donnerois à madame de Bouillon. L’instruction