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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 44.djvu/396

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[1649] MÉMOIRES

de Longueville ne veulent plus dépendre de M. le prince : ils n’en dépendront plus. Pour venir à toutes ces fins, le premier préalable est de n’en avoir aucune, de songer uniquement à faire la paix générale ; de signer dès demain avec les ennemis tous les engagemens les plus positifs et les plus sacrés ; de joindre, pour plaire encore plus au peuple, à l’article de la paix, l’exclusion du cardinal Mazarin, comme de son ennemi mortel ; de faire avancer en diligence l’archiduc à Pont-à-Verre, et M. de Turenne en Champagne ; d’aller, sans perdre un moment, proposer au parlement ce que don Joseph d’Illescas lui a déjà proposé touchant la paix générale ; de le faire opiner à notre mode : à quoi il ne manquera pas dans l’état où il nous verra ; d’envoyer ordre aux députés de Ruel, ou d’obtenir de la Reine un lieu pour la tenue de la conférence pour la paix générale, ou de revenir dès le lendemain reprendre leurs places au parlement. Je ne désespère pas que la cour, qui se verra à la dernière extrémité, n’en prenne le parti : auquel cas n’est-il pas vrai qu’il ne peut y avoir rien de plus glorieux pour nous ? Et si elle s’y pouvoit résoudre, je sais bien que le roi d’Espagne ne nous en feroit pas les arbitres, comme il nous le fait dire ; mais je sais bien aussi que ce que je vous disois tantôt n’être qu’une chanson ne laisseroit pas d’obliger les ministres à garder des égards qui ne peuvent être que très-avantageux à la France. Que si la cour refuse cette proposition, pourra-t-elle soutenir ce refus deux mois durant ? Toutes les provinces qui branlent déjà ne se déclareront-elles pas ? Et l’armée de