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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 44.djvu/418

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[1649] MÉMOIRES

le coadjuteur cardinal. » Que le cardinal lui ayant répondu : « Il est pis que l’autre, car on voit au moins un temps en l’autre négociation : mais celui-là ne traitera jamais que pour tout le général ; » lui, président de Mesmes, lui avoit dit : « Puisque les choses sont en cet état, il faut que nous payions de nos personnes pour sauver l’État ; il faut que nous signions la paix : car, après ce que le parlement a fait aujourd’hui, il n’y a plus de mesures, et peut-être qu’il nous révoquera demain. Nous hasardons tout, si nous sommes désavoués ; on nous fermera les portes de Paris ; on nous fera notre procès ; on nous traitera de prévaricateurs et de traîtres : c’est à vous de nous donner des conditions qui nous donnent lieu de justifier notre procédé. Il y va de votre intérêt, puisque, si elles sont raisonnables, nous les saurons bien faire valoir contre les factieux ; mais faites-les telles qu’il vous plaira, je les signerai toutes, et je vais de ce pas dire au premier président que c’est mon sentiment, et l’unique expédient pour sauver le royaume. S’il nous réussit, nous avons la paix ; si nous sommes désavoués, nous affoiblissons toujours la faction, et le mal n’en tombera que sur nous. » Le président de Mesmes, en me contant ce que je viens de vous dire, ajoutoit que la commotion où le parlement avoit été le 8, jointe à la déclaration de M. de Turenne, et à ce que le cardinal lui avoit dit de la disposition de M. de Bouillon et de la mienne, lui avoit inspiré cette pensée ; que l’arrêt donné le 9, qui ordonnoit aux députés de surseoir la conférence jusqu’à ce que les blés promis eussent été fournis, la lui confirmoit ; que la chaleur qui