Aller au contenu

Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 44.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
46
notice

« J’ai, sire, un droit tout particulier et domestique de vous proposer l’exemple de votre aïeul, dans cette fameuse conférence qui fut tenue dans l’abbaye Saint-Antoine, aux faubourgs de Paris. Le roi Henri-le-Grand dit au cardinal de Gondy qu’il étoit résolu de ne s’arrêter à aucune formalité dans une affaire où la paix seule étoit essentielle. Je ne connoîtrois nullement le mérite et la valeur de ce discours, si je prétendois le vouloir orner par des paroles. Je me contente, sire, de le rapporter fidèlement à Votre Majesté, et de le rapporter avec le même esprit que le cardinal de Gondy l’a reçu. »

Peu satisfait de demander pour lui et ses partisans une amnistie sans exception, il semble exiger avec autorité que le Roi confie l’administration de l’État et le commandement des armées à Gaston et au prince de Condé, qui deux mois auparavant avoient, par leurs intrigues et par des propos imprudens, donné lieu à un massacre dans l’hôtel-de-ville. « Vous aurez, lui dit-il, dans vos conseils et à la tête de vos armées, M. le duc d’Orléans, dont l’expérience, la modération et les intentions absolument désintéressées peuvent être si utiles et sont si nécessaires pour la conduite de votre État. Vous aurez M. le prince de Condé, si capable de vous seconder dans vos conquêtes. »

Après avoir ainsi dicté au monarque les choix qu’il doit faire, il revient sur l’amnistie ; et, sans songer à la dépravation notoire de ses mœurs, il pousse l’oubli des convenances jusqu’à se mettre sur la même ligne que saint Ambroise parlant à Théodose. « Quelle apparence, ajoute-t-il, que la fin de nos maux ne soit