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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 44.djvu/50

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notice

Alors il crut devoir donner à Gaston les conseils les plus violens ; mais ils ne furent pas suivis : car les frondeurs se trouvoient dans une telle position, qu’ils ne pouvoient plus faire ni la paix ni la guerre. La cour, instruite des vœux ardens que les Parisiens faisoient pour le retour du Roi, vint s’établir à Saint-Germain : elle y reçut bientôt une députation nombreuse de la garde bourgeoise, qui, n’exigeant aucune condition, la supplia vivement de mettre fin aux troubles (13 octobre) ; et le même jour le prince de Condé, ne se trouvant plus en sûreté dans la capitale, partit pour aller se mettre à la tête des armées espagnoles. Son éloignement privant les mécontens de toute espèce d’appui, le Roi fit son entrée à Paris le 21, et y fut accueilli par les plus éclatans témoignages d’amour et de respect.

Le même jour, dès le matin, Gaston avoit reçu l’ordre de partir sur-le-champ pour Blois. Il sembla hésiter ; et Retz, irrité de voir toutes ses espérances évanouies, lui présenta le plan le plus insensé : il lui conseilla de se rendre aux halles, d’y soulever le peuple dont il étoit encore aimé, et de faire dresser des barricades. Ce projet, dont il paroît que l’exécution n’auroit pu même être commencée, frappa le prince, qui ordonna au cardinal de faire les préparatifs ; mais il partit pour Blois dans la nuit du 22, ne laissant à son conseiller que le tort impardonnable aux yeux de la cour d’avoir encore voulu exciter des troubles.

Cependant la Reine, aimant mieux mettre Retz hors d’état de nuire à la tranquillité de l’État que de lui infliger une punition trop méritée, lui fit faire