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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/138

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contredits, ne contenoit rien en substance de plus que ce que vous en avez vu dans les précédentes : à la réserve d’un article d’une lettre écrite par M. Servien aux députés, qui portoit qu’en cas que Monsieur et M. le prince continuassent à faire difficulté d’envoyer des députés en leur nom, Sa Majesté consentoit qu’ils chargeassent ceux du parlement de leurs intentions. Cette même lettre assuroit que le Roi éloigneroit M. le cardinal de ses conseils aussitôt que l’on seroit convenu des articles qui pourroient être contestés dans la conférence, et qu’il n’attendroit pas même pour le faire qu’ils fussent exécutés. On opina ensuite : mais l’on ne put finir la délibération que le 20. Il passa à déclarer que le Roi étant détenu prisonnier par le cardinal Mazarin, M. le duc d’Orléans seroit prié de prendre la qualité de lieutenant général de Sa Majesté, et M. le prince convié à prendre sous lui le commandement des armées, tant et si long-temps que le Mazarin ne seroit pas hors du royaume ; que copie de l’arrêt seroit envoyée à tous les parlemens du royaume, qui seroient priés d’en donner un pareil. Ils ne déférèrent point à sa prière car à la réserve de celui de Bordeaux, il n’y en eut aucun qui en délibérât seulement ; et bien au contraire celui de Bretagne avoit mis surséance à ceux qu’il avoit donnés auparavant, jusqu’à ce que les troupes espagnoles qui étoient entrées en France fussent tout-à-fait hors du royaume. Monsieur ne fut pas mieux obéi sur ce qu’il écrivit de sa nouvelle dignité à tous les gouverneurs des provinces : et il m’avoua de bonne foi, quelque temps après, que pas un seul, à l’exception de M. de Sourdis, ne lui avoit fait