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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/94

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voir à M. le prince qu’en cas de besoin il seroit toujours assuré de moi, et parce qu’il me convenoit aussi en mon particulier que le public vît que ce que les partisans de M. le prince publioient incessamment contre moi, de mon intelligence avec le Mazarin, n’étoit ni cru ni approuvé de Son Altesse Royale. J’étois toujours dans le cabinet des livres, parce que le défaut de bonnet, que je n’avois pas encore reçu de la main du Roi, faisoit que je ne paroissois pas en public. M. le prince étoit très-souvent en même temps dans la galerie ou dans la chambre. Monsieur alloit et venoit sans cesse de l’une à l’autre, et parce qu’il ne demeuroit jamais en place, et parce qu’il l’affectoit même quelquefois pour différentes fins. Le commun du monde, qui prend toujours plaisir à être mystérieux, vouloit que l’agitation qui lui étoit naturelle fût l’effet des différentes impressions que nous lui donnions. M. le prince m’attribuoit tout ce que Monsieur ne faisoit pas pour le bien du parti. Le peu d’ouverture que j’avois laissé aux offres de M. de Brissac, par le moyen de M. le comte de Fiesque, l’avoit encore tout fraîchement aigri. Il y eut même des rencontres où Monsieur crut qu’il lui convenoit qu’il ne s’adoucît pas à mon égard. Les libelles recommencèrent, j’y répondis. La trêve de l’écriture se rompit, et ce fut en cette occasion, ou du moins dans les suivantes, où je mis au jour quelques-uns de ces libelles, desquels je vous ai parlé dans le premier volume de cet ouvrage, quoique ce n’en fût pas le lieu, pour n’être pas obligé de retoucher une matière qui est trop légère en elle-même pour être rebattue tant de fois. Je me contenterai de vous dire que les Contre-temps de M. de