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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/18

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DISCOURS

timent toujours conservé des anciennes, de l’être par qui se laisse surprendre par des préventions de propre supériorité, et sur la remarque peu réfléchie alors qu’on pense, soi, et qu’on a toujours pensé différemment.

Car c’est à quoi on fait rarement attention : les principes d’une science changent successivement, comme la signification des mots employés à en consacrer les aphorismes. Une semblable révolution était surtout inévitable dans une science aussi peu avancée que l’anatomie générale. On a beau vouloir avec fidélité, avec toute rigueur, s’en tenir à la propre valeur des expressions en usage de son temps, on est original malgré soi ; puisque, pour le peu qu’on fasse avancer la science, c’est-à-dire qu’on étende la généralité de ses idées, on étend dans la même raison la portée des termes, qu’un besoin plus restreint avait fait créer avec un caractère de premier âge.

L’hésitation des meilleurs esprits à l’égard de notre position actuelle tiendrait donc au caractère de sa nouveauté. Pour comprendre comment cette position est un effet du temps, et dépend de l’ordre progressif des idées, voyons ce qui fut à l’origine des choses ; sa-