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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/258

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même un moment d’un peu d’hésitation, en me trouvant inopinément engagé à présenter publiquement une application de ces vues. Cependant je ne tardai pas à échapper à cette obsession qu’exercent long-temps encore sur nous le souvenir et les préjugés des premières études.

Voici dans quelles circonstances :

On vint me prévenir, dans la soirée du 27 août dernier (1821), qu’une femme était accouchée à l’Hôtel-Dieu d’un enfant monstrueux, et que MM. les docteurs Petit et Caillard, médecins de l’hospice, m’autorisaient à disposer de ce monstre sous la condition de procéder à sa dissection en présence des élèves. Empressé de répondre à ce témoignage de confiance, je me rendis, dans la matinée du lendemain, auprès de MM. Petit, Serres et Caillard, qui voulurent bien m’assister et m’aider de leurs conseils.

Mais, quand le sujet m’eut été remis, je demeurai persuadé qu’il s’appliquait à l’un des genres que j’avais établis dans mon premier écrit[1] sur les

  1. C’est le premier article de ce volume : il avait déjà paru dans le tome 7 des Mémoires du Muséum d’Histoire naturelle, page 85. Comme cet article est devenu le point de départ de plusieurs publications récentes sur les monstres, sans avoir été cité, je vais lui donner la date qui lui appartient, en transcrivant le passage ci-après des procès-verbaux de la Faculté de médecine de Paris : « M. le professeur Geoffroy Saint-Hilaire (séance du