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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/323

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contenus dans l’œuf, je ne sache point qu’on ait imaginé d’attribuer au canal intestinal le moindre usage pendant la durée de la vie utérine. L’opinion la plus générale est que les intestins demeurent passifs tout ce temps ; et alors, dans cette hypothèse, le méconium que rend l’enfant peu après sa naissance ne serait qu’une vague transformation des sécrétions produites par les membranes muqueuses et par les organes biliaires.

Le podencéphale, en fournissant de nouveaux, faits à la question de la nutrition du fœtus, vient compliquer les élémens de ce problème ; ou plutôt, en donnant un nouvel essor à la pensée, il nous porte à quitter utilement les sentiers battus jusqu’ici. Car ce n’est point, absolument parlant, du méconium, un liquide visqueux et en très-petite quantité, que j’ai observé dans les gros intestins, mais des matières tout à la fois très-abondantes et très-bien caractérisées comme excrémentitielles. Or le canal intestinal n’a pu les amener à ce degré de résidu fécal que par une suite d’opérations, comme chez l’animal adulte. L’intestin du podencéphale aura donc joui d’une activité de même ordre, sous plusieurs rapports, que celle des intestins des animaux soumis au régime de la respiration aérienne. Par conséquent une véritable nutrition aura eu lieu dans les voies digestives du fœtus monstrueux.