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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/49

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l’organisation devient un être abstrait, un être générique qui aperçoit ses espèces ou ses moyens de comparaison dans les nombreuses modifications dont elle est susceptible. Les diverses constitutions d’animaux deviennent en effet les ressources de l’anatomie générale, le fond où cette science puise ses élémens de comparaison. De même l’état normal de l’homme peut être considéré comme l’être abstrait, l’être générique, et ses différentes déviations pathologiques, comme les espèces de ce genre idéal. Il n’arrive jamais à l’homme de quitter la ligne qui lui assigne des formes déterminées, que ce ne soit pour en prendre qui rentrent plus ou moins dans les formes de quelques animaux, parce qu’après le trouble qui a fait rompre en lui la marche naturelle des développemens et des formations, si ce premier trouble n’en occasionne pas un second, puis d’autres successivement de plus en plus aggravans, tout rentre dans l’ordre accoutumé, tout se réassied sous l’influence des agens extérieurs d’une nature fixe et persévérante ; agens qui cependant exigent un concours favorable de l’organisation, l’accord de plusieurs circonstances déterminées, plutôt les unes que les autres, celles-ci à défaut de celles-là.

Ceci mènerait à comprendre, si ce n’était déjà une opinion établie, l’opinion des maîtres de la science, que l’anatomie pathologique doit être pour