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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/508

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quelques-uns qui portent la prévention jusqu’à repousser de nouvelles vérités, ayant à leurs yeux le tort de n’être pas nées avant ou durant leurs études. Toutefois ce ne peut être une raison de taire ces vérités, si l’on s’est trouvé dans une position à en avoir l’esprit frappé. Il y a mieux : ce n’est très-probablement pas ce que véritablement on exige. Que je me rassure donc ; et je le puis surtout, si, fidèle à ma règle de conduite, je continue d’agir dans cette circonstance avec la plus grande circonspection.

Si c’était à des succès du moment que je prétendisse, je sais, comme bien d’autres, ce qu’il y aurait à faire pour cela, principalement vis-à-vis de la partie du public médical, susceptible le plus de pareilles préventions. Il suffirait sans doute de revenir continuellement sur le passé, d’amonceler sur nouveaux frais les trésors d’une littérature usuelle ; et de faire du nouveau, en réajustant une opinion reçue, en la rajeunissant sous une forme nouvelle. Avec cette prudence et sans peine, on avance soi, mais non, mais nullement la science. Et en effet, la science pourrait-elle prendre, pourrait-elle accepter pour des explications satisfaisantes de l’érudition et des opinions qu’on ne discute pas, des jugemens présomptueux qu’on ne craint pas de diriger contre des hommes du plus éminent savoir ?