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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/524

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objets de sa spéculation, sans s’exposer à une ruine certaine. Il croit donc à la formation des germes. Sa prétention, légitimée par le succès, est de pouvoir diriger à son gré et selon ses besoins cette formation. Il donne des étalons de choix ayant telles qualités déterminées à sa cavale, à ses brebis ou à sa génisse, pour se procurer, je suppose, une race hybride, des agneaux à lainage beaucoup plus fin, ou un veau qui croîtra sans prendre de cornes. De mauvais blés lui donnent des épis sinon avariés, du moins amaigris ; car, de semences défectueuses, il ne peut attendre que des végétaux souffrans et mal venans. Si les graines sont absolument viciées, elles ne lèvent pas, et pourrissent en terre ; si elles ne sont que défectueuses, comme il suffit qu’une seule molécule de gluten soit soumise à l’action du nisus formativus, il en provient néanmoins un sujet normal, qui est nécessairement et seulement débile et rabougri.

Cependant plusieurs causes perturbatrices peuvent encore détruire l’espoir d’une riche moisson, comme l’attestent toutes les maladies des blés, l’ergot, le charbon, etc. ; et il faut bien que la seule ressource du cultivateur contre ces désastres consiste à éloigner de sa semence des perturbations qui proviennent du dehors, à juger par les soins qu’il prend de chauler son blé, c’est-à-dire de l’enduire d’une couche de chaux.