Aller au contenu

Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/557

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 523 )

cette manière au public une preuve de plus de mon dévouement pour lui.

L’enfant de Joséphine réunissait plus de conditions normales que l’anencéphale de la Seine[1].

  1. Cet anencéphale, comme nous l’avons vu précédemment, est né le 2 mars 1821. On m’en annonce un autre né dans la même année, le 27 septembre, au village de Cornieville, près de Commercy, département de la Meuse. Ainsi se trouvent par-là justifiées mes réflexions (voyez page 125) sur la fréquente apparition de ces monstres et sur la similitude de formes aussi singulières. Un médecin de Commercy, M. le docteur Dumont, a adressé à M. Lemaire de Lisancourt, membre correspondant de la Société philomatique, un récit très-circonstancié de cet événement de monstruosité. J’ai sous les yeux la lettre de M. Dumont, et j’en vais extraire quelques traits principaux, que je donnerai textuellement et sans réflexions.

    « L’anencéphale de Cornieville était du sexe féminin. Il était en tout semblable à l’anencéphale de l’Hôtel-Dieu décrit par M. le professeur Lallemand. De petites différences de l’un à l’autre, qui auraient servi à la distinction de ces deux espèces, n’ont pu être indiquées par M. Dumont, privé des moyens de faire un travail de comparaison. Ce monstre a vécu quelques instans ; il a même poussé quelques cris ; il eût peut-être respiré un peu plus long-temps, sans la négligence de la sage-femme, qui, toute à sa frayeur, oublia de nouer et de couper le cordon ombilical. Cet enfant difforme fut mis au monde par une femme veuve qui avait eu autrefois plusieurs enfans très-bien conformés : cette femme, d’une taille moyenne et d’un tempérament bilieux sanguin, fut effrayée de se voir grosse hors le mariage, et surtout de l’être devenue par les soins d’un Juif ; lequel, au surplus, était un homme grand, fort et bien constitué. Elle ne