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Page:Philostrate - Apollonius de Tyane, sa vie, ses voyages, ses prodiges, 1862.djvu/62

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pour annoncer à tous qu’il y avait à la porte, un sage grec, qui promettait un excellent conseiller.

XXIX. La nouvelle en vint au roi comme il sacrifiait, assisté des mages, car ils président aux cérémonies sacrées. S’adressant à un d’entre eux, il lui dit : « Voici l’accomplissement du songe que j’ai eu cette nuit, et que je vous ai rapporté quand vous êtes venu à mon lever. » Le roi avait rêvé qu’il était Artaxerxe, fils de Xerxès, qu’il avait pris la taille et la figure de ce roi, et il craignait que ce changement dans sa personne ne présageât quelque changement dans ses affaires. Dès qu’il apprit qu’il était visité par un sage grec, il se rappela l’Athénien Thémistocle qui, après avoir quitté la Grèce, vint trouver Artaxerxe et lui rendit des services comme il en reçut des bienfaits. « Faites-le monter, dit-il ; car il ne saurait entrer en relation avec moi dans de meilleures circonstances que celles d’un commun sacrifice et de communes prières. »

XXX. Apollonius entra accompagné d’une foule de courtisans qui espéraient ainsi plaire au roi : car le roi avait paru heureux de l’arrivée de cet étranger. En traversant les diverses salles du palais, Apollonius ne porta ses regards sur aucun des objets qu’on a coutume d’admirer ; il passa avec l’indifférence d’un voyageur sur une route, et causant avec Damis, il lui dit : « Vous me demandiez dernièrement le nom de cette femme de Pamphylie qui, dit-on, fut l’élève de Sapho, et composa sur les modes ionien et pamphylien les hymnes que l’on chante à Diane Pergéenne[1]. — Je vous l’avais en effet demandé, mais vous ne me l’avez pas dit. — C’est vrai, mon ami ; mais je vous ai expliqué les modes et les noms de ces hymnes, et je vous ai montré comment le mode éolien, en se transformant, est

  1. C’est la Diane adorée à Perga, ville de Pamphylie.