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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/112

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tôt pour M. le président son beau-père, tantôt pour M. le grand bailli son oncle, et même pour M. le lieutenant criminel son petit-cousin. On amenait bien au vieux M. Babandy son petit-fils deux ou trois fois l’an, le jour de sa fête et la veille du 1er janvier ; mais il était facile de s’apercevoir que grand-papa Babandy ne passait jamais qu’après grand-papa d’Armentières ; de même, on l’invitait à quelques dîners d’apparat, mais il n’y figurait qu’à un des coins de la table, ou à quelques soirées, mais pour y faire en suppléant la partie de quelque vieille douairière quand un partner plus assidu manquait à l’appel. Enfin son titre de grand-père comptait si peu dans cette famille de fiers rabins qu’un soir madame la baronne de Saint-Juery ayant oublié son nom, en parlant de lui à son propre fils, au lieu de le désigner par M. votre père, ne trouva d’autre périphrase pour réparer son défaut de mémoire que celle-ci : Ce monsieur qui a tant d’accent !

En effet, il faut dire que cinquante ans de séjour à Paris n’avaient pu effacer de la