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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/123

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y passent et repassent sans cesse. Ah ! si jamais le ciel me privait de l’usage de mes jambes, je me consolerais de végéter immobile le reste de ma vie sur un banc du Plan de la Cour.

Cette idée vint plus d’une fois à l’esprit de notre officier convalescent lorsqu’il passait ainsi la revue des Arlésiennes, et s’estimait plus heureux à la fenêtre de la maison où la prudence du docteur Ferrier le tenait captif, que notre désiré monarque Louis XVIII au balcon des Tuileries. Ses questions arrachaient plus d’une fois son hôte à sa lecture favorite du Dictionnaire de Vosgien, ou d’un petit Traité d’Onirocritie (ou l’Art d’interpréter les Songes), qui, relié par Thouvenin, figure aujourd’hui dans ma bibliothèque.

— Mon cher monsieur Petit, quelle est celle-ci ? Comment appelez-vous celle-là ?

Heureusement M. Petit connaissait tout le monde, et il n’était peut-être pas une jolie Arlésienne à laquelle il n’eût adressé quelque compliment sur sa tournure ou sur la fraîcheur de son teint, en lui mesurant une aune de ces rubans magnifiques dont elles se parent encore, je crois, pour accompa-