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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/130

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de remercîment ne l’embarrassera pas davantage encore. » Et dans ses vagues conjectures le capitaine résumait tout ce qu’il avait pu apprendre dans la conversation de M. et madame Petit sur Odille et son caractère, sur sa famille et sa situation dans le monde. Jamais première visite ne fut moins insignifiante, et le capitaine en était ému d’avance au point de se persuader qu’il y allait de la destinée de sa vie entière.

Mademoiselle Odille, l’objet de toute cette préoccupation, était la seconde fille d’un fermier-propriétaire nommé Jacques Pons-Gaillard. Depuis la mort de son père et de sa mère elle vivait avec sa sœur, veuve de Pierre Ventairon, bourgeois de père en fils depuis les Ventairon du xvie siècle (noblesse qui en vaut bien une autre, si c’est une noblesse) ; elle était une des plus jolies demoiselles d’Arles, et quant à son caractère, il n’avait rien d’assez saillant pour être cité comme un de ces types qui constituent une originalité rare ou factice. On disait d’elle, comme de tant de jeunes personnes à marier, qu’elle était douce, bonne, gracieuse,