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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/146

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tous les rêves de son cœur. La lune de miel avait déjà fait place à un autre mois, que le charme durait encore ; on le verra du reste dans la lettre suivante qu’il écrivait à l’un de ses compagnons d’armes :

« Oui, mon cher Mazade, notre camarade Sergy est dans l’erreur ; je n’ai nullement eu l’idée de faire un acte politique en donnant ma démission : mon cœur n’est pas à l’île d’Elbe, il est tout entier ici. Sans doute, si la guerre eût continué, j’aurais volontiers conservé ma place dans les rangs de l’armée, sous le drapeau blanc comme sous le drapeau tricolore. J’ai vu avec douleur les princes nouveaux — ou anciens, comme tu voudras, — se faire un passeport des victoires de l’ennemi ; mais, complices malgré eux de notre défaite, ils sont de race chevaleresque et ils ne négligeront rien pour dédommager la France. Déjà n’est-ce pas quelque chose que cette liberté de la parole et de la presse qu’ils nous rendent en place de la gloire ? Qu’est-ce qui les empêchait de nous imposer l’ancien régime pur et simple, s’ils avaient la secrète intention de rester les