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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/243

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zade était plus clairvoyant ; mais sa jalouse et prévoyante amitié manquait de preuves pour éclairer à la fois Maurice et Odille. M. Théodose d’Armentières, si réellement il méditait une séduction, prenait tous les détours d’une merveilleuse prudence pour arriver à son but, sans être soupçonné d’une préméditation lâche et odieuse. Il calculait toutes ses démarches et toutes ses paroles : cette intrigue n’était pas pour lui un de ces jeux de hasard où un étourdi fait sa fortune et la perd en quelques heures, mais plutôt une noble partie d’échecs, qui demande presque autant de temps et de génie que la conquête d’une place forte.

On s’étonnera peut-être que la surveillance importune de Mazade ne décourageât pas M. d’Armentières en le menaçant de l’arrêter au milieu de ses plus habiles combinaisons ; mais cette surveillance ne faisait au contraire que l’animer davantage à une lutte qui, sans cela, lui eût paru n’offrir qu’un triomphe trop facile. C’était en quelque sorte plutôt contre Mazade que contre son cousin qu’il se piquait au jeu, soit qu’il ne vît