Aller au contenu

Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/262

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

» Devant ce spectacle, pendant une demi-heure nous oubliâmes notre soif, mais nous ne revînmes pas sans avoir trouvé la fontaine. Aussi, à notre retour, bien reposés et bien désaltérés, nous avons déclaré, Maurice et moi, que nous répéterions le voyage au moins une fois par mois.

» Ne crois pas, ma sœur, malgré ma comparaison avec les découvertes de Robinson Crusoé, que nous soyons ici privés de tous les plaisirs de la civilisation parisienne. Il ne tiendrait qu’à nous de vivre de la vie des salons, au milieu de nos bois : on appelle Bellevue la Chaussée-d’Antin des environs de Paris ; nous sommes fort heureux en voisins, et si nous voulons descendre à Sèvres, nous avons la maison de M. et madame Féline qui réunit tous les dimanches une société choisie. Je ne connais pas de maison où les mœurs soient comme dans celle-là, à la fois patriarcales et élégantes ; madame Féline est une vraie lady Bountiful ; c’est à elle que je dois notre chèvre du Thibet, qui bondit joyeuse sur la pelouse avec Isabelle, pendant que je t’écris, à