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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/301

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tendirent un rapport sur la situation du parti, et ne se séparèrent qu’après s’être mutuellement exaltés en énumérant tous leurs griefs contre le gouvernement. Maurice revint auprès d’Odille, soucieux et sombre, tourmenté par cette irritation nerveuse d’un homme faible qui se sent engagé malgré lui dans une situation équivoque et se flatte de l’idée qu’il s’arrêtera quand il voudra. Il se garda bien de dire à Odille où Mazade l’avait conduit ; mais il trouva un nouveau prétexte le surlendemain pour se rendre encore à Paris, quand son ami lui porta une nouvelle lettre de convocation. Pendant quinze jours, Odille, vaguement inquiète, ignora que ces voyages fréquents indiquaient une crise politique où son mari, plus éclairé et plus imprudent à la fois que ses complices, pouvait être compromis d’autant plus facilement, qu’il obéissait à cette générosité chevaleresque qui attend que le péril soit passé, pour rompre définitivement avec de dangereux amis. Il s’agissait d’une conspiration, mais si hardie, que Maurice eût parié qu’elle avorte-