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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/386

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gnant le pauvre animal du sort qui l’attendait le lendemain. Quant à lui, quoiqu’il fît quelques réflexions pénibles, il se consolait en pensant que le docteur ignorait avoir deux captifs au lieu d’un, et qu’Héloïse trouverait bientôt quelque moyen de venir le délivrer. Avec cette idée, il attendit plusieurs heures et puis toute la nuit ; toujours aux aguets, tressaillant au moindre bruit, passant de l’espoir à l’inquiétude, pendant que le chien de M. Goguelu, plus philosophe ou plus insouciant, avait pris le parti de s’endormir sur le grand fauteuil du docteur son bourreau.

» La nuit s’écoula ainsi, cette longue nuit ! Quand parut le jour, Armand chercha le coin le plus propice à lui servir de cachette, et s’y blottit livré à ses conjectures sur ce qui allait advenir. Vers les huit heures, le docteur entra avec une jatte de lait, ferma la porte sur lui, ouvrit les volets d’une croisée à barreaux de fer qui donnait dans le jardin ; puis, versa quelques gouttes d’une de ses fioles pharmaceutiques dans la jatte de lait qu’il plaça devant le chien. L’ani-