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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/404

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et je fais la guerre à mon embonpoint, ou je m’exerce peut-être à la diplomatie ; j’en ai toujours eu le goût, et si je me décide à y entrer, je ne désespère pas de devenir un jour ministre plénipotentiaire,… à Constantinople. Quant à toi, si tu m’en crois, Alfred, tu ne feras pas la sottise d’user ta vie à séduire pour séduire : que ce soit pour toi un moyen et non un but, une distraction et non une affaire ; le plus sûr est de risquer une belle partie, et après avoir acquis une réputation de beau joueur, de ne plus jouer qu’avec prudence et à ses heures ; une grande aventure, un éclatant duel !… et puis on se repose sous son trophée de lauriers et de myrtes.

— Mais est-ce bien là ce que tu as fait jusqu’à présent ?

— Qu’importe, si c’est ce que j’aurais dû faire ? Autre erreur, de vouloir te modeler sur quelqu’un, même sur moi ! et qui t’a dit que je ne suis pas une exception, un vrai génie, inimitable dans son originalité capricieuse, au lieu d’un sot assez hardi pour se moquer des règles ? un être seul dans son espèce,