Aller au contenu

Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rie si ce pari venait à s’ébruiter. Vous êtes douze, messieurs, mais tous gens d’honneur ; j’exige de vous que personne ne sorte d’ici sans s’être engagé à garder le secret jusqu’à ce que la noce soit faite.

— C’est juste ! répondit-on.

— Eh bien ! messieurs, à compter de ce moment, parlons d’autre chose, dit alors Babandy, et il alla s’asseoir à une des tables, où il donna tranquillement son avis sur une partie, mais sans jouer lui-même.

Pendant huit jours, on ne s’entretint que de la réapparition brillante de Babandy et du moyen extraordinaire par lequel il avait retrouvé plus d’argent qu’il n’en avait perdu. Les partisans du merveilleux n’hésitèrent pas à croire qu’en effet il avait découvert dans la montagne de Cordes un trésor qu’on y avait maintes fois cherché en vain depuis l’expulsion des Maures ; d’autres, préférant une explication plus naturelle, prétendaient qu’il était allé secrètement jouer à Avignon, et y avait gagné cent mille écus à un banquier juif, lequel s’était récemment pendu de désespoir. Quoi qu’il en pût être, Ba-