Aller au contenu

Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et s’appelait, par exemple, mademoiselle de Beaujeu ?

— Je dirais que tu as eu tort de prêter ce nom à ta maîtresse, mon fils ; ce nom est le patrimoine d’une glorieuse famille où les femmes savent se défendre contre les hommes. C’était une dame de Beaujeu qui commandait le régiment d’amazones arlésiennes que le général de Charles-Quint trouva la pique au poing sur nos remparts quand il osa venir en faire le siége.

— Oh ! celle qui le porte aujourd’hui n’aurait peut-être pas moins de courage ; et si je vous racontais ce qu’elle a osé faire pour sortir secrètement du château de Montpahon, où son père garde sa fille comme un jaloux Espagnol enferme sa femme…

— Et où tu es parveuu à la voir… ?

— Lisez cette lettre, puisque vous en doutez.

Babandy père prit la lettre d’un air réfléchi, la lut et ne la rendit pas.

— Ceci est grave, plus grave que tu ne penses, dit-il ; mon fils, ton intérêt, le mien, celui de cette jeune personne, exigent