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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/133

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sur votre compte, elle pourrait bien mettre son veto sur nos projets. Attendez-vous à un interrogatoire sévère sur vos principes de morale et de religion. Sa tendresse pour Isabelle est si inquiète et si jalouse, qu’elle est bien résolue à ne s’en séparer que lorsqu’elle aura trouvé la perle des maris.

— Voilà qui me fait trembler, ma chère tante ; mais il me semble que nous n’avons pas vu aujourd’hui cette scrupuleuse institutrice ?

— Non ; celle qui nous a introduits n’est que la sous-directrice. Madame Duravel était sortie, ce dont elle sera dépitée quand elle va savoir quelle visite Isabelle a reçue.

— Mais Isabelle ne sort-elle jamais ?

— Très rarement. On a toujours d’excellents prétextes pour me la refuser, et ce qu’il y a de plus cruel pour moi, c’est qu’Isabelle elle-même, depuis une année à peu près, entre si bien dans toutes les idées de madame Duravel, qu’elle préfère la pension à la maison maternelle. Elle m’aime beaucoup, me dit-elle ; je le crois, car de fausses caresses ne tromperaient pas une mère, mais elle n’aime