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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/139

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qu’elle était à sonder les consciences et à examiner les progrès intellectuels des jeunes demoiselles qui ont bien autant de finesses et de détours, quand elles veulent, qu’un jeune avocat, elle ne craignit pas d’entrer en discussion avec le nôtre. Elle était un peu bel-esprit, comme toutes les institutrices qui se piquent de savoir leur métier ; elle se croyait surtout très forte dans la dialectique, et se flattait de connaître le cœur humain aussi bien qu’un confesseur. Catéchisé par madame Babandy, Paul chercha d’abord à placer à propos une ou deux remarques judicieuses qui prouvèrent à madame Duravel qu’il n’était pas un sot, et puis il eut l’humilité de paraître se défier de son inexpérience et de déplorer sérieusement qu’un jeune homme ne pût pas se mettre sous la tutelle d’une seconde mère avant d’entrer dans le monde ; une institutrice seule pouvant compléter l’éducation des colléges et des écoles de droit, ce qui équivalait à peu près à dire que, dans notre système universitaire, on devrait introduire des pensions de demoiselles pour les hommes ; mais Paul Ventairon se garda bien