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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/22

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tout cela à ta prudence. Adieu, bonne et tendre sœur. » Ton Odille.

En répondant à ce dernier paragraphe, madame Ventairon n’abusa nullement de ses priviléges de sœur aînée. Elle remercia Odille de se croire liée par leurs anciens projets de jeunes mères, mais en ajoutant que cette espèce d’engagement, tout conditionnel, ne pouvait lier leurs enfants, et surtout la jeune cousine, qui, avec les avantages d’une dot de trois cent mille francs et son éducation parisienne, pouvait prétendre à un meilleur parti qu’un avocat de province. « Je ne veux donc point, disait-elle en terminant, bercer Paul de vaniteuses espérances ; mais comme j’ai toujours pensé qu’un peu du vernis de Paris ne saurait nuire à ses succès oratoires, je te l’expédierai bientôt par la diligence, pour qu’il fasse au moins connaissance avec sa tante et sa cousine. »

Le voyage de Paul étant arrêté, il fallut encore une bonne quinzaine avant que son trousseau fût fait ; car une mère arlésienne n’envoie pas son fils à Paris sans lui remplir au moins deux malles de linge ; quatre