Aller au contenu

Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/236

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dices, madame ? et d’ailleurs pourquoi mettre les choses au pire ? dit Lucile dont l’imagination était plus calme ; les mauvaises nouvelles ne se font pas si longtemps attendre ; si M. Paul était mort, on serait déjà venu vous l’apprendre. Espérons qu’il n’est que blessé, ou peut-être même ce duel n’aura pas eu lieu et se sera converti en un déjeuner, comme la fameuse rencontre de M. Adolphe, le fils de la dame du second.

— Une voiture, vous dis-je, Lucile, je ne saurais résister à mon inquiétude !

À peine madame Babandy prononçait-elle ces derniers mots, que le domestique vint lui annoncer qu’un étranger, un Anglais, désirait lui parler, et disait venir de la part de M. Paul. Madame Babandy se rendit au salon toute tremblante. Cet Anglais était lord Suffolk.

— Rassurez-vous, madame, dit-il ; M. Paul est blessé, mais non mortellement.

Lord Suffolk avait été le témoin de Paul, et il offrit à madame Babandy de l’accompagner si elle persistait à aller le voir ; — mais, ajouta-t-il, il serait plus sage d’épargner au