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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/277

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La porte ouverte, Paul se laissa tenter par la beauté de la nuit, et voulut monter jusqu’aux premiers arbres du bois de Sèvres, pour jouir du diorama que lui promettait le clair de lune ; ce diorama est si beau qu’il ne fut pas surpris de trouver déjà, sur la hauteur, un autre admirateur des belles nuits, appuyé contre la barrière ; mais il le fut un peu de reconnaître don Antonio de Scintilla.

— Vous ici, et à cette heure ! M’apportiez-vous la réponse à ma lettre ? lui dit-il.

Don Antonio était plongé dans une rêverie tout espagnole ; il se contenta de serrer la main à Paul, et celui-ci prenant un détour oratoire pour arriver à ce qui lui semblait de plus en plus une puérile superstition de sa tante, commença sur un ton de plaisanterie, espérant que son ami le professeur n’avait pas reçu la lettre mélodramatique dont il avait un peu honte pour elle, depuis qu’il croyait que sa vision seule la lui avait dictée.

— Seigneur don Antonio, je vois que vous êtes devenu un véritable oiseau de nuit ; vous ne fuyez plus seulement le monde et les dames qui veulent vous voir, le jour aussi