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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/279

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pre rôle, qui est aussi passablement romanesque sans que vous vous en doutiez, savez-vous ce que je fais depuis une heure dans le jardin de ma tante et aux environs ?… Eh bien, je fais la chasse aux fantômes… et après en avoir trouvé déjà un au gîte, en voyant de là-bas votre grande ombre se dessiner au clair de lune, je me suis dit : Voilà encore un revenant… Pour peu que votre rêverie dure, mon respectable ami, je ne me serai pas trompé…

Cette dernière apostrophe eut plus de succès que les précédentes, à ce qu’il paraît, car, s’arrachant enfin à son abstraction muette, don Antonio répondit à Paul, un peu étonné de le voir au courant de ce qu’il lui proposait comme une énigme :

— Paul, c’est donc un fantôme que votre tante a cru voir !

— Quoi, vous savez ?

— Voilà donc la cause de sa terreur, et non le remords, poursuivit don Antonio, que Paul, à son tour, laissa parler sans pouvoir l’interrompre, alors même que son sérieux interlocuteur semblait l’interroger.

— Vous en êtes bien sûr, n’est-ce pas, mon