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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/282

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enfin me révélera vous et vous confiner le secret de ma destinée, le secret de mes deux patries, de mes deux noms, de ma double existence… Paul, je suis Maurice Babandy, le mari de la sœur de votre mère, le père d’Isabelle…

— Mon oncle ! s’écria Paul avec une émotion dans laquelle il y avait un sentiment d’indéfinissable terreur. Maurice s’en aperçut au tremblement de la main qu’il serra dans la sienne…

— Je vous effraie, vous aussi, Paul, n’est-ce pas ? continua-t-il ; accoutumé comme vous l’êtes à entendre parler de ma mort,… je vous parais sortir de la tombe, et vous cherchiez mon spectre tout à l’heure, disiez-vous, ce spectre qu’Odille n’a pu voir sans terreur, mais qu’elle reverra au grand jour, plus rassurée, j’espère, quand vous lui aurez annoncé qu’au lieu de venir réclamer mes droits d’époux vivant, je lui apporte ces preuves si longtemps attendues de ma mort, ces preuves légales qui lui permettront de se dépouiller d’un nom livré depuis douze ans à la dérision et à la honte.

Paul pouvait à peine répondre par une ex-