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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/296

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était-ce mademoiselle Julie, ou un autre inconnu ?

— Ouvrez sans crainte, me dit tout bas mon premier visiteur, ouvrez si c’est mademoiselle Julie, ce dont vous pouvez vous assurer sans que je m’y oppose ; mais laissez-moi passer derrière le lit, et qu’aucun signe ne me trahisse : si vous êtes réellement un proscrit, vous aurez gagné, au prix de cet acte de confiance, un ami, ou du moins un sauveur, je l’espère.

Les trois coups furent répétés, et la voix flûtée de mademoiselle Julie se fit entendre à travers la serrure :

— Dormez-vous, mademoiselle ? ouvrez, c’est moi, c’est Julie.

Je m’abandonnai à mon étoile pour ce nouvel épisode de roman ; je laissai cacher l’inconnu et j’ouvris. C’était Julie, et avec elle mon dîner.

Mademoiselle Julie était un peu causeuse, et, comme elle avait le temps, elle s’assit à la petite table où j’avais moi-même mis d’avance mon couvert, pour lui en éviter la peine.