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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/299

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mon côté quelque chose, une patrie (car, quoique d’origine française, je suis né en Amérique), l’amitié de mon père, et probablement une partie de sa fortune, s’il meurt avant que je me sois fait pardonner un mariage auquel il ne consentira jamais tant qu’il ne sera pas accompli. Je fis part de mes soupçons à Julie, alors… (excusez-la, monsieur,) après m’avoir fait jurer sur l’honneur que votre secret serait le mien, elle me l’a confié, sans vous nommer, et avec assez de réticences pour me laisser dans l’esprit un dernier doute… Je ne sais, monsieur, jusqu’à quel point vous croiriez sur parole une femme aimée… À ma honte, moi, j’ai voulu m’assurer par moi-même que Julie ne me trompait pas. Vous êtes en droit maintenant de déclarer mon procédé indigne d’un galant homme, mais je puis le réparer utilement pour vous. Quant à Julie, il dépend de vous qu’elle ignore ma défiance à son égard.

Était-ce moi, si cruellement puni d’un excès de confiance, qui pouvais trouver ridicule ce qu’avait fait celui qui me parlait ainsi ?