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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/302

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j’essaierai d’obtenir mieux pour vous de l’ami dont je vous parle, si je le puis, sans être forcé de m’expliquer avec lui. Voyez à présent si ce qu’il y a de louche dans la manière dont je me suis introduit dans cette chambre vous permet de vous fier à moi, ou si vous voulez me garder votre promesse jusqu’à ce que vous ayez appris de ma Julie que je suis réellement Antoine de l’Étincelle, et non un furet adroit qui est venu reconnaître son gibier.

— Monsieur, lui dis-je, j’aurais dû faire cette réflexion quand je vous ai laissé vous cacher dans cette alcôve ; au reste, je ne suis nullement résigné à être trahi et livré aux tribunaux : ces pistolets sont bien moins pour moi une défense que l’arme du désespoir……

Mais je dois abréger les détails de cette rencontre providentielle. M. de l’Étincelle resta avec moi jusqu’à la tombée de la nuit, et me serra la main en sortant. Le surlendemain je reçus avec le passeport un bulletin d’une place retenue dans la diligence, et trois jours après j’arrivai au Havre ayant déjà subi