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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/323

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stant d’un coup de hache asséné par un des nôtres, ce qui m’avait valu de n’avoir que la joue gauche effleurée par la balle ; cependant j’étais tombé étourdi et presque aveuglé par l’explosion de la poudre. Lorsque je rouvris les yeux, le premier objet qu’ils aperçurent fut Dolorès luttant avec le terrible hussard lui-même, qui était parvenu à lui arracher des mains le poignard dont il paraît qu’elle voulait se frapper. En me voyant me relever pour courir à sa défense, elle me tendit instinctivement ses bras désarmés. Le pirate se retourne à ce geste, et vient à moi. Ma romanesque étoile me protégeait encore : je reconnais dans le Hussard de la mer, quoiqu’il ne fût pas en uniforme, un ancien soldat de Berchigny, qui me reconnaît lui-même et s’écrie : — Est-il possible ! c’est vous, capitaine Bon-Diable (on me donnait quelquefois ce surnom au régiment) ! — Oui, c’est moi, répondis-je, Martin Lavergue, et je te trouve à la tête d’une belle compagnie !

Aux regards du pirate, je vis que le prestige de mon ancienne autorité n’était pas évanoui, et j’osai lui parler comme s’il était