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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/325

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et, grâces à vous, mieux traités qu’aucun de nos compagnons de captivité ; mais j’ai été forcé de faire passer Dolorès pour votre femme, et à ce titre seul je dois, moi la vie, elle l’honneur…. Vous ne nous démentirez pas.

Or, deux jours s’étaient écoulés depuis le combat sans que j’eusse la conscience de ma situation, car ces deux jours avaient été deux jours de fièvre et de délire pour moi. Je ne sus que plus tard ce qui s’était passé. Irrités, de notre résistance, les pirates avaient jeté à la mer tous les passagers avec notre capitaine, ne conservant que ceux de ses matelots qui consentirent à s’engager avec eux. Quant à moi, je n’avais été épargné que sur l’assurance donnée par le Hussard des mers, que j’étais un ancien officier de l’empire qui n’avait quitté la France que pour aller combattre avec le fameux Benavidès, dont le hussard était un des lieutenants. À son tour, M. de l’Étincelle se trouva protégé par notre parenté supposée ; mais ne sachant pas si mon ancien soldat connaissait ma famille, il n’avait pas osé se dire mon père, et j’étais