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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/334

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mandé à bord de l’Hersilie, où il allait me précéder pour faire à Bénavidès le rapport de sa croisière. En effet, le canot revint me chercher au bout de vingt minutes, et je fus présenté au fameux Bénavidès. Le Hussard de la mer n’était redoutable qu’au commerce ; simple flibustier à la tête d’un seul navire, toute son importance s’effaçait devant un chef qui, possédant non pas seulement une flotte, mais encore une armée de terre, prétendait fonder un État indépendant, et aspirait même à la conquête de tout le Chili. L’un et l’autre avaient eu le même point de départ, Bénavidès ayant commencé par être simple soldat comme Lavergue. Celui-ci, après 1815, fanatique de Napoléon, s’était embarqué sur un bâtiment qui, frété pour le tour du monde, devait relâcher à Sainte-Hélène, ou du moins on le lui avait promis. Tombé au pouvoir d’un corsaire, il accepta du service à son bord, et son intrépidité lui mérita bientôt de succéder au capitaine. Promu à ce commandement, il s’était souvenu de son rêve de 1815, et, en se rendant à Bénavidès, il y