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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/34

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bien heureux de mériter une partie de l’amitié que vous aviez vouée à mon oncle, pour qui, depuis l’enfance, ma mère m’avait inspiré une tendre et respectueuse affection. Ses malheurs, qui ont été aussi les vôtres, ont fait de son souvenir un véritable culte pour nous, et en vous voyant aujourd’hui, je ne puis m’empêcher de regretter plus vivement que jamais qu’il ne lui ait pas été donné comme à vous de revoir son pays, grâces à la révolution de juillet. Mais devons-nous perdre toute espérance de son retour ? Vous savez que nous nous plaisons à nous flatter quelquefois que sa mort pourrait encore être démentie.

— Mon jeune ami, répondit Mazade en lui serrant la main avec émotion, ces sentiments-là me vont au cœur. Mais je ne puis qu’échanger mes doutes et mes espérances avec les vôtres… Quand j’ai quitté l’Inde pour revoir la France, je me disais : ah ! qu’il me serait doux d’y retrouver mon ami, ramené comme moi sur le sol natal par cette révolution miraculeuse ! Vous savez que la fortune n’avait pas dirigé notre fuite dans les mêmes