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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/346

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américains et anglais dont il avait fait des officiers d’infanterie malgré eux : ils firent donc sonner bien haut leurs griefs contre le vaincu, et le gouvernement du Chili, au lieu de les traiter en ennemis, leur permit de traverser en paix son territoire. Je profitai de cette bonne disposition envers les étrangers, sans toutefois prétendre, comme quelques uns de ceux qui avaient été pris les armes à la main, que je devais plutôt être considéré comme un prisonnier délivré par la victoire que comme un officier volontaire de Bénavidès. Peut-être même si je n’avais eu à m’occuper avant tout du sort de Dolorès, je crois que je me serais retiré avec l’armée de nos alliés, les Araucans, qui firent leur retraite en bon ordre, accoutumés depuis deux siècles à maintenir leur indépendance, et sachant bien que le jour des représailles, après une bataille perdue, ne tardait jamais long-temps à luire pour eux. Mais j’étais pressé de retourner à la ville d’Arauco, où nous n’avions laissé qu’une garnison peu nombreuse et composée d’Indiens, avec une cinquantaine de matelots d’un équipage anglais retenus